Vendre du vin… avec modération ?
A l’occasion d’un contrôle fiscal, l’administration réclame à un particulier un supplément d’impôt sur le revenu et de TVA, considérant qu’il s’est livré à une véritable activé professionnelle de négociant en vins. Ce que conteste le particulier, pour qui la vente de bouteilles de vins relève simplement d’une bonne gestion de son patrimoine privé. Qui a raison ?
Vente de vins : particulier = professionnel ?
Un particulier fait l’objet d’un contrôle fiscal à l’issue duquel l’administration, considérant qu’il exerce en réalité une activité professionnelle de négociant en vins, lui réclame un supplément d’impôt sur le revenu et de TVA.
Elle indique, en effet, que le particulier a vendu plus de 300 bouteilles de vins de grands crus provenant de sa cave personnelle, sur une période de 3 ans, pour près de 200 000 €, ce qui représente plus du double du montant des revenus qu’il tire de son activité professionnelle.
« Et alors ? », s’interroge le particulier, qui ne voit pas où est le problème :
- ces ventes ont été réalisées dans le cadre de la gestion normale de son patrimoine privé ;
- elles n’ont aucun caractère habituel puisque les bouteilles en question proviennent de sa cave personnelle constituée de vins de collection qu’il a achetés sans but lucratif ;
- ces ventes ont été réalisées pour financer un investissement immobilier personnel.
Des éléments qui suffisent, selon lui, à prouver qu’il n’exerce aucune activité professionnelle liée au négoce de vins.
Sauf que le particulier n’apporte aucune preuve à l’appui de ses affirmations !
En conséquence, au vu du nombre d’opérations de vente réalisées, de leur fréquence, et de leur montant, le particulier s’est effectivement livré à une activité de négoce de vins, pour son propre compte, constate le juge.
Le fait qu’il n’ait pas eu recours à des moyens commerciaux similaires à ceux employés par un véritable professionnel est ici sans incidence.
Le redressement fiscal est donc maintenu.
Source : Arrêt de la Cour administrative d’appel de Douai du 2 avril 2020, n°17DA02225
« Le bon vin réjouit le cœur des hommes »… et de l’administration fiscale ? © Copyright WebLex – 2020